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01er Janvier 1960 marque l’avènement de l’indépendance du Cameroun français. Jean Mbouendé en est un acteur majeur, homme de paix et nationaliste parmi les nationalistes.
Deux éléments d’archives viennent de la préfecture de la Menoua à Dschang.
Le premier daté du 02 novembre 1955 est un mandat d’arrêt qui signale Jean Mbouendé à Garoua.
Le deuxième daté du 14 septembre 1955 est un bulletin de renseignement dont la tenneur est retranscrite ici par mes soins.
Signalons qu’en Mai 1955 et notamment le 29, une horde de ravisseurs constitués de certains chefs fraditionnels bamiléké réunis dans le cadre d’une association dénommée Bloc Bamiléké, appuyée par l’armée coloniale venue du Congo et sous les ordres du Haut-commissaire du Cameroun Roland Pré, avait assiégé Bafang avec pour mission d’assassiner Jean Mbouendé et ceux qui étaient acquis à la cause de l’émancipation du peuple camerounais et de son indépendance.
L’ayant vainement cherché, c’est Nitcheu Jean Baptiste, prince héritier banka et secrétaire de cette association qui va ouvrir la voie pour la destruction du patrimoine Mbouendé et ça va coûter son deshéritement du trône.
Dans la foulée, le chef Bandjoun Kamga Joseph va emporter le coffre-fort du nationaliste contenant 300 000.
Le chef Banfelouk va tirer sur Miaffu yossa, notable banka.
Le chef Bangangté Njiké va refuser de faire la guerre à Banka pour des raisons historiques et va prendre congé de ses homologues. Il sera suivi par les chefs Badenkop Fezeu et Bangou Kemayou. Les chefs Babouantou Mougoué Michel, Banfeko Datchoua Marcel et Banka Tientcheu Michel étaient également contre cette guerre.
Les concessions des autres camarades du patriarche seront également réduites en cendres.
Celui-ci après la trahison.de son beau-fils ancien combattant , à Douala va se retrancher dans sa plantation à Kékem.
Ses proches vont distiller la nouvelle selon laquelle il était en exil.
Mais le pouvoir colonial va lancer une chasse aux sorcières et faire même des victimes phonétiques.
Tout ce qui sonne comme Mbouendé est traqué, emprisonné ou assassiné.
Jean Dingué, propriétaire de l’hôtel Aurore à Yaoundé est arrêté au Nord et envoyé en prison à Maroua Salack.
Le père du grand bâtisseur Louis Marie Djambou de regretté mémoire et qui s’appelait Mbouendeu Jean est assassiné pour ne citer que ceux-là.
À contrario, l’unité administrative de Kekem est créée pour chercher Jean Mbouendé.
C’est un expatrié qui y est affecté pour réaliser la sale besogne.
Beaucoup prennent des enveloppes au pouvoir colonial pour dénoncer la cachette de Jean Mbouendé.
Fatigué et ayant peur des représailles après, et pour se soustraire à leffet boomerang de leur traîtrise, ils diront au pouvoir colonial que lorsqu’on voit Jean Mbouendé, il se transforme en plant de café.
Le pouvoir colonial va jouer le jeu et envoyer la soldatesque venir abattre les plants de café dans l’espoir d’abattre mystiquement le nationalisme.
11 000 plants de café âgés de 8 ans seront ainsi détruits.
Le patriarche est mort mais il a laissé les grains de café qui sont entrain de germer.
IMMORTEL NATIONALISTE!!!
Clément W. Mbouendeu